FRANCOISE, 74 ANS

Partie sans idée préconçue, même si c’était une expérience déjà vécue, il y a longtemps d’une part et d’autre part avec beaucoup plus de participants, j’ai vécu pleinement ce voyage. 

tout était différent, c’est le cas de chaque nouveau voyage. 

partir sans rien savoir, se laisser porter… 

d’un autre côté que dire à l’avance d’un programme aussi répétitif, ce serait déflorer le peu de surprise qu’il peut y avoir.  

justement on y va pour la « vacance » au sens premier du terme, et si on attend quelque chose, il ne se passera rien. 

côté marche, je n’ai eu aucun problème à part la montée à la dune, toute la  semaine suivante avec le cœur qui tirait.  comme l’air est pur peut-être est-il plus facile de marcher. le sable est si fin qu’il rentre partout mais ressort de la même façon, cela n’a pas était une gêne. c’est presque un liquide, de là à sortir l’idée rebattue que le désert est une mer figée il n’y a pas loin… 

contente d’avoir connu tous les temps, rien de plus déprimant pour moi, que le « grand bleu » immuable, le soleil implacable. 

la température était parfaite, le « petit frisquet » du matin au saut du lit ne dure pas longtemps. le mois de février doit être le bon moment pour ce désert. 

et n’oublions pas le bonheur de s’allonger sur un matelas après la marche, et à l’ombre de l’ arbre protecteur du bivouac. 

on ne voit pas s’éloigner rapidement les dromadaires et les chameliers. leurs pas calqués exactement sur ceux du dromadaire, tout en souplesse, nous permettent de les voir en quelque sorte voler sur le sable. 

en moins de dix minutes ils ont disparu derrière une dune.  

une progression régulière, comme la végétation : 

cheminement, ville, palmiers, tamaris, petits arbustes, bois morts sur motte de terre, touffes basses et herbes sèches,  sable pur. mais on ne voit pas le passage d’un état à un autre. 

comme on ne voit pas arriver« la vedette » du circuit, que l’on croit très très loin et qui s’approche en majesté. 

on découvre la puissance du lieu à la difficulté à le dessiner. comment reproduire une courbe de dune si pure, une forme à laquelle il n’y a rien à soustraire ou ajouter. comment rendre cette forme, faite de millier de petites droites ? plus on regarde plus on voit de choses, le petit feston en bordure de crête, la très légère ondulation invisible sous ce feston. comment rendre toutes ces délicatesses ? 

ce qui m’a intriguée et beaucoup plu est la nature du sol entre les dunes. ce sol souple, avec sa croute faite de je ne sais quoi, continue t il sous le sable ? mystère : comme les dunes se déplacent, y a t il partout ce sol sous le sable ? donc si un grand balai entrait en action que découvrirait-on ? je pensais à cela en marchant. 

ma deuxième découverte, est l’oiseau à une note, pourquoi chanter des trilles ? si peu de monde pour l’écouter, mais il chante quand même, car c’est sa mission. il est dans l’économie de moyen comme tout ce qui est au désert, il va à  l’essentiel. 

peut-être le mirage est la perte de repaires, de dimensions, de sons, du temps. comme la dune qui paraît immense, et dont je n’aurais pas dû demander la hauteur, (les chiffres gâchent toujours tout). 

ravie d’avoir vu un dromadaire qui mangeait des touffes de fleurs. 

il semblait si heureux, mais j’étais sur son dos, et pas vraiment ravie d’être là. 

merci pour la gentillesse de mes hôtes, qui a contribué à la réussite de ce voyage. 

permis de découvrir en alexandra, une belle personne. 

avec mon amitié, françoise 

grenoble le 9/4/22